Caractériser les modalités d’évolutions des falaises des Vaches Noires à différentes échelles spatio-temporelles et participer à la compréhension des dynamiques de cet espace pour les gestionnaires du territoire.
A l’extrémité Nord-Ouest du plateau augeron, les falaises des Vaches Noires constituent un site côtier de 4,5 km de longueur à la morphologie de badlands, unique sur le littoral français. Ces falaises évoluent sous l’action combinée de processus subaériens et marins.
Dans le détail, le profil de ces versants côtiers évoluent de la façon suivante : sous l’impulsion de la gravité, des précipitations et de la nappe perchée cénomanienne, des glissements et éboulements de blocs calcaires/crayeux se produisent en partie amont des falaises. A l’aval, la morphologie chaotique est affectée par des coulées boueuses actives aux dynamiques et aux modalités d’extension diverses. L’escarpement basal, d’amplitude métrique à pluri-métrique (défini comme trait de côte) est battu par les houles en période de vives-eaux. Ce dernier connaît alternativement des phases d’érosion marine (lors de fortes agitations), puis d’accumulation grâce aux apports de matériaux issus de l’amont du versant côtier. La morphologie complexe de ces falaises des Vaches Noires et leur fonctionnement non linéaire dans le temps et l’espace sont le résultat de relais et de combinaisons de processus que nous cherchons à définir et quantifier.
Depuis septembre 2014, dans le cadre du SNO DYNALIT, un secteur très actif de 200 m de longueur, situé à l’ouest de la commune de Villers-sur-Mer, fait l’objet d’une surveillance, d’une investigation et d’une instrumentation. Les objectifs sont de :
1°) comprendre le fonctionnement des processus hydrogravitaires en lien avec les différents forçages (hydro-climatiques, marins,…)
2°) déterminer la structure interne des versants et estimer des volumes de matériaux susceptibles d’être mobilisables d’amont en aval
3°) d’appréhender les dynamiques hydrogravitaires (vitesses, rythmes, fréquences, intensités, volumes)
4°) de distinguer les périodes de « temps morts » et « temps forts » de l’évolution des falaises et des processus responsables