Plages sableuses

Les côtes sableuses sont constituées d’un matériel non cohésif, donc particulièrement mobile en fonction des conditions météo-marines.

Types de côtes sableuses

Cordons littoraux adossés à un escarpement : naturel (falaise ou simple versant), ou anthropique (digue frontale, perré, etc.). Dans ce contexte, les cordons littoraux sont de taille réduite (centaines de mètres à 1 km) prenant l’allure de plage de fond d’anse, de baie ou de poche, pour les plus petites. Pour les cordons littoraux les plus massifs et disposant d’un espace d’accueil suffisamment étendu, un cordon dunaire peut s’être formé.

Exemple : Porsmilin, Schoelcher

Grandes plages ouvertes : cordons littoraux directement soumis à la houle du large qui s’étendent sur plusieurs kilomètres. Le plus souvent, ils viennent barrer des plaines littorales très basses (à l’instar des plages languedociennes, du delta du Rhône ou des plages aquitaines). Les conditions hydrodynamiques restent très énergétiques. Ces grandes plages sont formées d’un cordon dunaire dont la taille et l’extension dépend du contexte morpho-dynamique et sédimentaire (opposition entre les grands cordons dunaires du nord de la France – Picardie – Nord-Pas-de-Calais, et des petites dunes du littoral méditerranéen).

Exemple : Dunkerque-Est, Truc Vert

Plages fuyantes : formes de plages fuyant la houle comme les flèches à pointe libre, les tombolos ou les queues de comète. Suivant leur dimension, elles peuvent être formées d’un cordon dunaire (à l’exemple de la flèche de la Gracieuse dans le delta du Rhône).

Exemple : Pointe d'Arçay

 

Forçages naturels

Marins :

Les vagues sont le principal moteur du mouvement des masses d’eau le long des plages sableuses. Toutefois, plus on se rapproche des embouchures plus les courants de marée et la dynamique des embouchures impactent les évolutions.

Éoliens :

Dans une moindre mesure, le vent affecte les échanges sédimentaires entre la plage et la dune impactant ainsi la dynamique du système.

 

Pressions anthropiques

  • Ouvrages transversaux (épis) bloquant la dérive littorale en amont et favorisant l’érosion en aval
  • Structures de défense longitudinales comme les digues frontales ou les perrés qui exacerbent les phénomènes réfléchissants favorisant l’érosion des plages en pied d'ouvrages

 

Évolutions morphologiques

Cette dynamique est dirigée par plusieurs facteurs :
 
Transferts transversaux : principalement contrôlés par l'énergie incidente des vagues. Le sable est transporté rapidement vers le large par le courant de retour pendant les épisodes de tempête, et lentement vers le bord par les vitesses orbitales des vagues pendant les périodes plus calmes. Ces transferts transversaux sont le principal moteur des évolutions saisonnières et en partie responsables des variabilités interannuelles.

Transferts longitudinaux : régis par le courant de dérive. Ce transport de sable le long de la côte dans la zone de déferlement, qu'on appelle dérive littorale, impacte fortement les évolutions à moyen-long terme des côtes sableuses.
 
Ces flux sont modulés par la marée et peuvent être modifiés par les aménagement littoraux. En effet, les ouvrages viennent souvent perturber la dérive littorale impliquant une avancée et un recul du trait de côte respectivement en amont et en aval des équipements. D'autres facteurs viennent influencer l'évolution morphologique des plages comme les apports sédimentaires venant des fleuves ou encore l'ampleur des stocks sédimentaires disponibles sur le plateau interne.

Impact d'un aménagement transversal sur la dérive littorale - Littoral aquitain © IGN - Géoportail

Impact d'un aménagement transversal sur la dérive littorale - Littoral aquitain © IGN - Géoportail

 

Échelle de temps

La dynamique des littoraux couvre une vaste échelle spatio-temporelle : de quelques heures pour un épisode tempétueux à plusieurs décennies pour l'évolution chronique. Entre ces deux extrêmes, on retrouve les variabilités saisonnières avec, en moyenne, érosion entre décembre et mars lorsque les vagues sont les plus énergétiques, et reconstruction le reste de l'année. On observe également une fluctuation interannuelle plus ou moins prononcée qui est en grande partie contrôlée par des modes de variabilité climatique naturels, à l'instar pour la côte atlantique de l'Oscillation Nord Atlantique (NAO) ou de la West Europe Pressure Anomaly (WEPA).
La fréquence d'acquisition des données sur le littoral détermine par conséquent le phénomène pouvant être appréhendé. Des suivis biannuels permettront par exemple de suivre la variabilité interannuelle et à terme l'évolution chronique. Tandis que des levés à minima mensuels sont nécessaires pour étudier la dynamique saisonnière.
 

 

Questions de recherche

  • Identifier les principaux forçages régissant les évolutions, aussi bien pendant les épisodes de tempête que pendant les épisodes de reconstruction
  • Comprendre les échanges sédimentaires entre les principaux compartiments du système (plage sous-marine, intertidale, aérienne, dune)
  • Comprendre l’interaction entre l’évolution long terme des plages et celle des embouchures adjacentes
  • Développer des modèles prédictifs s’appuyant sur les données collectées au sein du SNO DYNALIT